4e dimanche de l’Avent : à pas feutrés, redevenir étoiles…

4e dimanche de l’Avent : à pas feutrés, redevenir étoiles…

 

Après avoir veillé, espéré, s’être réjouis… il est temps de s’approcher, à pas feutrés, de la mangeoire où repose Celui que nous attendons :

« Soyez sans crainte, car voici que je vous annonce une grande joie,
qui sera celle de tout le peuple :
Aujourd’hui vous est né un Sauveur,
qui est le Christ, le Seigneur. »
(Luc 2,10‑11)

Nous avons espéré.
Nous avons cru, perdu espoir, souvent prié, tellement pleuré, nous nous sommes détournés, nous avons invoqué, nous avons supplié…
Cet Amour si vaste, celui dont seul notre âme peut se rassasier,
cet Amour si vaste, est né.

Le voilà, pain chaud à se partager au creux d’une mangeoire…

Un pain chaud ne se mange jamais seul : il faut une tablée pour l’honorer.
Ce pain de vie, c’est celui qui nous rappelle, les promesses de l’Amant attentif :

« Là où deux ou trois sont réunis en mon Nom,
je suis au milieu d’eux. »
(Mtt 18,20)

Ce pain a le goût de l’Éternel,
le goût du sang versé,
le goût d’une terre de lait et de miel (Ex 3,8).

Ce pain a le goût du rassemblement,
de la joie,
de l’amour qui vainc tout, aussi fort que la mort, dit le Cantique (8,6),
plus fort qu’elle, dira saint Paul :

« Ni la mort ni la vie… ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu. » (Rm 8,38)

Comment évoquer, sans joie extrême, cet Amour qui s’éveille au cœur de la nuit ?
Qui élève la louange du chœur des anges,
et rassemble dans l’Unité :

pauvres bergers, riches mages,
hommes, femmes,
humains, animaux,
nuit et clarté de l’étoile,
fragilité de la vie et Éternel de Dieu…

Comment évoquer cet Amour sans emprunter aux anges un brin de leur poésie et de leurs chants de grâce ?

Car cette semaine, l’ultime vers la renaissance, nouvelle et éternelle, la Bonne Nouvelle prend chair à nouveau dans notre cœur :

N O Ë L.
Natalis, naissance en latin. Ou Messe de Celui qui est oint en anglais,
Christmas.

C’est donc une messe qui nous est offerte.
Et avec elle, l’envoi de chacun par le monde :
Le mot
messe, du latin missa, renvoie à l’expression « Ite, missa est »

— « Allez, c’est l’envoi ! » ;
ou « Allez, la mission commence ! » ;
ou encore, plus familier aujourd’hui : « Allez dans la paix du Christ ! ».

La messe n’est pas censée être un temps de prières silencieuses…
C’est une mémoire du dernier repas, un temps de célébration avant l’envoi, une nourriture de cœur et d’âme pour être prêts à être envoyés par le monde, porteurs de Bonne Nouvelle et nourris par le pain du Christ.

En ces derniers pas jusqu’à cette renaissance, voici les questions que Dieu pourrait déposer en nos cœurs :

  • Te nourris-tu suffisamment de mon Je Suis pour puiser la force d’être envoyé.e par le monde ?
  • Te laisses-tu emplir par cette Lumière de Vie que je désire féconder en toi ?
  • Es-tu prêt.e à renaître, encore plus vivant.e, à retrouver l’émerveillement d’un premier matin du monde ?
  • Peux-tu offrir davantage… De ma Présence, avant tout, au travers de toi, pour que je puisse aimer et bénir ceux et celles que tu croises ?

Approchons-nous, à pas feutrés, le cœur en émoi, les mains tremblantes de joie…
Le mystère de la nativité à nouveau vivant dans nos corps, dans nos vies…

Sommes-nous prêts, à nouveau et pour la première fois, à répondre : « OUI » ?

Cet enfant attend, à notre approche, il ouvre ses grands yeux…
Et dans son regard, c’est tout l’amour du Père qui coule en nous
et purifie nos cœurs de toutes les trahisons silencieuses qui nous en avaient éloignés.

Par ce regard, fébrile et millénaire, le Christ témoigne :

« Tu es aimé !
Tu es choisi !
Depuis toujours,
Tu es béni. »

À pas feutrés, tout doucement, agenouillons-nous…
Et laissons couler la sève de Vie et d’Espérance que cette naissance sème,
par-delà tout ce qui, par le passé, a pu nous en séparer.

« Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles. (…)
Poussez des cris de joie pour le Seigneur, toute la terre !
Acclamez, chantez, jouez, exultez ! »
.
(Psaume 98)

Quittons pour un temps nos grises mines d’adultes impliqué.e.s dans le monde, comme pourraient en croiser le Petit Prince de Saint-Exupéry…

Un enfant est né. Voilà l’essentiel.
Le voilà qui veut naître, à l’intérieur de nous.

« Le royaume de Dieu est au milieu de vous. » (Lc 17.20).

Sera-t-on de ceux et celles qui le voient ?

Je nous le souhaite et prie pour que chaque cœur,
comme Il l’a rêvé,
redevienne étoile embrasée…
De celles qui guident dans l’obscurité.

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